L’Affaire du collier : une femme en fragilise une autre

« Ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement… ». Goethe, Le Grand Cophte (1790).

[AFFAIRE DU COLLIER DE LA REINE]. [LA MOTTE-VALOIS (Jeanne de)]

Ensemble de 21 plaquettes imprimées autour de l’Affaire du collier de la Reine

Reliures modernes, pleine toile bradel, conservées dans deux boitiers, pièces de titre de cuir rouge
France, 1785-1786

Dimensions des boites de conservation : 155 × 260 mm ; 92 × 260 mm.

Réunion de témoignages et mém­oires sur « l’Affaire du col­li­er », un des épis­odes révélateurs des derniers jours de la mon­arch­ie. Le procès dura plus de dix ans.

Pour regag­n­er les faveurs de la reine Mar­ie-Ant­oinette, le car­din­al de Rohan entre­prend d’offrir à la reine un somp­tueux col­li­er con­çu pour Madame du Barry sous Louis XV resté invendu chez les joail­li­ers de la Cour­onne, Böh­mer et Bas­sen­ge. Der­rière l’escroquerie, il y a la comtesse de La Motte-Valois, des­cend­ante d’un fils naturel d’Henri II, préten­due amie de la reine. Le car­din­al de Rohan est en dis­grâce auprès de la reine depuis son retour de Vienne comme ambas­sadeur. Sur les con­seils de sa mère, Mar­ie-Thérèse d’Autriche, Mar­ie-Ant­oinette l’écarte de son cercle pour ses mœurs licen­cieuses. La comtesse de La Motte pro­met au car­din­al son retour en grâce. Elle organ­ise pour cela, le 11 août 1784, une ren­contre noc­turne dans le bos­quet de la Reine. La préten­due Mar­ie-Ant­oinette – en fait une pros­tituée qui lui ressemble – récon­forte le car­din­al sur sa situation.

Le somp­tueux col­li­er de près de 650 diamants avait été pro­posé à Louis XVI en 1782. Madame de La Motte en parle au car­din­al, lequel accepte de ser­vir de prête-nom pour la souveraine, moy­en­nant un éch­el­on­nement du paiement en quatre verse­ments sur deux ans. Les bijou­ti­ers sont rav­is de trouver enfin acquéreur. Ils remettent le col­li­er au car­din­al le 1er fév­ri­er 1785, lequel le donne à Madame de La Motte, qui dis­paraît avec ses com­plices. Böh­mer remet à la reine une lettre fais­ant allu­sion au col­li­er. Lettre qu’elle ne prend pas au sérieux et qu’elle détru­it. Devant son mut­isme, le joail­li­er revi­ent à la charge en août. Il s’étonne auprès de Madame Cam­pan, sa femme de chambre, de ne pas avoir reçu le paiement total du bijou. Appren­ant de celle-ci ce que veu­lent les joail­li­ers, Mar­ie-Ant­oinette exige des éclair­cisse­ments. L’affaire est découverte. Le 15 août, avant de célébrer l’office dans la chapelle roy­ale, Rohan est arrêté.

Le car­din­al est jugé devant le Par­le­ment de Par­is en mai 1786. Contre toute attente, il est blan­chi. Madame de La Motte et ses com­plices sont arrêtés et jugés. Elle sera mar­quée au fer rouge du V de voleuse. Quoiqu’innocente, la reine Mar­ie-Ant­oinette fait finale­ment fig­ure de coup­able. Le scandale, c’est elle ! Elle a voulu la perte du car­din­al qu’elle déteste. Son impop­ular­ité est à son comble. L’affaire éclaboussa la répu­ta­tion de la reine et annonce la Révolu­tion : accusée depuis longtemps de par­ti­ciper, par ses dépenses excess­ives, au défi­cit du budget du roy­aume, elle subit à cette occa­sion une ava­lanche d’opprobres sans précédent. Les libel­listes lais­sèrent libre cours aux calom­nies dans des pamph­lets où « l’Autrichienne » (ou « l’autre chi­enne ») se faisait offrir des diamants pour prix de ses amours avec le cardinal.

1. Mém­oire Pour Dame Jeanne De Saint-Remy De Valois, Epouse du Comte de la Motte. (Par­is, Cel­lot, 1785). In-4 de 46 pp.

2. Mém­oire pour le comte de Cagliostro, accusé ; contre M. Le pro­cureur-général, accus­ateur ; En présence de M. le Car­din­al de Rohan, de la Comtesse de la Motte, & autre Co-Accusés. A Par­is, De l’Imprimerie de Lot­tin, l’aîné, & de S.-Germain, 1786. In-4 de (4)-51pp.

3. Mém­oire à con­sul­ter pour Jean-Charles-Vin­cent de Bette d’Etienville, accusé, contre le sieur Vauch­er, marchand horloger.

Par­is, Impr. de L. Cel­lot, 1786. In-4 de 30 pp.

4. Mém­oire Pour La Demois­elle Le Guay D’Oliva, fille mineure éman­cipée d’âge, accusée, contre M. le Pro­cureur-Général, accus­ateur, En présence de M. Le Car­din­al Prince de Rohan, De La Dame De La Motte-Valois, Du Sieur De Cagliostro, & autres ; tous co-accusés. A Par­is, chez P. G. Simon & N. H. Nyon, 1786. In-4 de 46 pp.

5. Second Mém­oire À Con­sul­ter pour Jean-Charles-Vin­cent De Bette d’Etienville, Bour­geois de Saint-Omer en Artois, détenu ès Pris­ons du Chate­let de Par­is, Accusé. A Par­is, De l’Imprimerie de Cailleau, 1786. In-4 de 29 pp.

6. Mem­oire Pour M. Le Bar­on De Fages-Chaul­nes, Garde-du-corps de Mon­sieur, Frère du Roi, Accusé ; contre les sieurs Vauch­er et Loque, Marchands Bijou­ti­ers, Accus­ateur. Et encore contre Mon­sieur le Pro­cureur-Général. A Par­is, Chez Prault, 1786. In-4 de 30 pp.

7. Réponse Pour La Comtesse De Valois La Motte, au Mém­oire du comte de Cagliostro. A Par­is, De l’Imprimerie de L. Cel­lot, 1786. In-4 de 48 pp. [Précédé de : Requête au Par­le­ment, les chambre assemblées, par le comte de Cagliostro, De l’imprimerie de Lot­tin l’aîné.., fév­ri­er 1786, In-4, 4 pp.]

8. Mem­oire Pour Les Sieurs Vauch­er, Hor­lo­ger, & Loque, Bijou­ti­er, Accus­ateurs ; contre Le Sieur Bette d’Etienville, le Bar­on de Fages-Chaul­nes, & autres Accusés ; en présence de Mon­sieur le Pro­cureur-Général. A Par­is, De l’Imprimerie de Prault, 1786. In-4 de 88 pp.

9. Mém­oire Pour Le Sr De Bette D’Etienville, ser­vant de Réponse à celui de M. Fages. A Par­is, De l’Imprimerie de Cailleau, 1786. In-4 de (2)-30 pp.

10. Requête au par­le­ment, les chambres assemblées, par le car­din­al de Rohan, sig­ni­fiée à M. le pro­cureur général. A Par­is, chez Emmanuel Flon, 1786. In-4 de 8 pp.

11. Som­maire pour la comtesse de Valois-La Motte, accusée ; contre M. le Pro­cureur-Général, Accus­ateur ; En présence de M. le Car­din­al de Rohan, & autres co-Accusés. Par­is, Cel­lot, 1786. In-4 de 62 pp.

12. Mém­oire Pour Louis-Rene-Édou­ard De Rohan, Car­din­al de la Sainte Église Romaine, Evêque et Prince de Stras­bourg, Land­grave d’Alsace, Prince-État d’Empire, Grand Aumoni­er de France, Com­mandeur de l’Ordre du Saint-Esprit, Pro­viseur de Sor­bonne, &c. Accusé, contre M. le Pro­cureur-Général ; En présence de la Dame De La Motte, Du Sieur De Vil­lette, De La Delle D’Oliva, & Du Sieur Comte De Cagliostro, Co-Accusés. A Par­is, De l’imprimerie de Cl. Simon, imprimeur de S.A.E. Mon­sei­gneur le Grand-Aumôni­er de France, rue Saint-Jacques, près St-Yves, 1786. In-4 de 158 pp.

13. Second Mém­oire pour la Demois­elle Le Guay d’Oliva. Ana­lyse et Résultat des récole­mens & con­front­a­tions. Par­is, Simon & Nyon, 1786. In-4 de 56 pp.

14. Mém­oire à con­sul­ter, et con­sulta­tion, pour F. François-Valentin Mulot, Docteur en Théo­lo­gie de la Fac­ulté de Par­is, Chanoine réguli­er de l’Abbaye Roy­ale de Saint-Vic­tor, accusé ; Contre le sieur Loque, Bijou­ti­er, & le sieur Vauch­er, Hor­lo­ger, accus­ateurs ; En présence du Bar­on de Fages, du Sieur Bette d’Etienville, & autres ; Et encore en présence de M. le Pro­cureur Général. Par­is, Demon­ville, 1786. In-4 de 48 pp.

15. Réflex­ions Rap­ides pour M. le Car­din­al de Rohan ; sur le som­maire de la dame de La Motte. Hardouin & Gat­tey, (1786). In-4 de 24 pp.

16. Requête pour le Sieur Marc-Ant­oine Rétaux de Vil­lette, ancien gen­darme, accusé ; contre M. le Pro­cureur général, accus­ateur. Par­is, Simon & Nyon, 1786. In-4 de 19 pp.

17. Requête à joindre au Mém­oire du Comte de Cagliostro. Par­is, Lot­tin, 1786. In-4 de 11 pp.

18. Réponse de M. le comte de Pré­court, Col­on­el d’Infanterie, Che­va­lier de l’Ordre Roy­al & milit­aire de Saint Louis ; aux Mém­oires des Sieurs D’Étienville, Vauch­er & Loque. Par­is, Prault, 1776 (1786 cor­rigé à l’encre). In-4 de 42 pp.

19. Sup­plé­ment et suite aux Mém­oires du sieur de Bette d’Etienville, ancien chirur­gi­en sous-aide major. Par­is, Cailleau, 1786. In-4 de (2)-69 pp.

20. Mém­oire pour le comte de Cagliostro, demandeur : Contre Me Ches­non, le Fils, com­mis­saire au Châtelet de Par­is ; et le Sieur de Launay, Che­va­lier de l’ordre Roy­al & milit­aire de S.-Louis, Gouverneur de la Bastille, Défendeurs. Par­is, Lot­tin, 1786. In-4 de 37 pp.

21. Arrêt du Par­le­ment, la Grand’Chambre Assemblée. Du 31 Mai 1786. Par­is, Lot­tin l’aîné & Lot­tin de S.-Germain, 1786. In-4 de 20 pp.