GROSSARD Louis. [ARCHITECTURE]
Porte-folio de plans, coupes, élévations des chantiers et projets de Louis Grossard, architecte (Paris, XVIe arr.)
Légendes en français, plans et dessins sur papier
France, Bellevue, Paris, dates fournies dans les plans 1908-1939.
Format in-plano oblong, 86 feuillets (parfois plusieurs dessins et projets sur un même feuillet), projets, élévations, plans et vues (62 plans, élévations ou dessins sur papier, papier cartonné ou carton rigide, parfois en diazographie (« bleus d’architecture ») ; 24 plans, élévations ou dessins sur papier calque). Projets montés sur onglets, conservés dans un registre relié à coins, dos et coins de toile rouge, plats recouverts de papier marbré, attaches de tissu. Dimensions : 530 × 730 mm.
Louis Grossard (né en 1887) est un architecte français actif jusque dans les années 1940. D’après les estampilles, Grossard avait en 1908 ses bureaux à Bellevue (Seine-et-Oise), puis à Paris (XVIe arr.) au 20, rue Boissière.
Ce recueil propose plusieurs réalisations ou projets confiés à Grossard et permet de suivre son évolution professionnelle, de ses débuts à ses réalisations résolument en ligne avec l’esthétique Art déco des années 1920 – 1930. Cet archivage, véritable vitrine du savoir-faire d’un architecte, sans doute destiné à être consulté par d’éventuels clients, a vraisemblablement été établi par Louis Grossard lui-même.
Il modernise aussi bien qu’il construit pour une clientèle qui souhaite être au goût du jour. Il intervient dans la réalisation des grandes galeries marchandes des Champs-Elysée. Parmi celles-ci, les Arcades des Champs-Elysées qui deviendront les « Arcades du Lido ». Ce passage couvert situé au 76 – 78 avenue des Champs-Elysées, fut construit à l’initiative de Léonard Rosenthal (1874−1955), bijoutier, diamantaire et promoteur immobilier d’origine russe, de nationalité turque, mécène et bâtisseur. Les Arcades du Lido abritent dès 1929 le cabaret parisien Lido. Grossard choisit de bâtir une galerie de marbre blond et noir avec des appliques de Lalique en bronze. Les dalles de verre du plafond sont soutenues par des colonnes de marbre.
Grossard réalise aussi l’ensemble dit « Portiques des Champs-Elysées » entre 1925 – 1928. Ces « Portiques » sont accessibles à partir des adresses suivantes : 144 – 150 avenue des Champs-Elysées ; 4 rue Arsène Houssaye ; 21 – 22 bis rue Lord Byron. Cela fera l’objet d’un livre de Pierre Lefèvre (voir bibliographie ci-dessous), et de recensions dans la presse spécialisée, tel Robert Caplain, « Les Portiques des Champs-Élysées», in La construction moderne, Paris, Mai 1928, n°35, pp. 409 – 419 :
“Le commerce s’empare du quartier de l’Étoile, autrefois réservé aux calmes habitations. […] Si le profane, qui se promène dans les Portiques, en admirant l’esthétique de la réalisation, peut croire à la simplicité des travaux, l’initié, au contraire, par le moindre examen, se rend compte de leur difficulté et du tour de force accompli. […] La verrière laisse filtrer une douce clarté opaline et, bientôt, les magasins aménagés mettront, dans ce lieu renouvelé de l’antique, une note parisienne fort attrayante. […] Une fois de plus, nous ne saurions trop féliciter les promoteurs et les réalisateurs de cette œuvre qui enrichit notre belle capitale et son plus beau quartier.”
Le bijoutier et investisseur Léonard Rosenthal dira des Portiques :
“Voici donc, me disais-je, la plus belle et la mieux située des avenues de Paris. Nulle part il n’y a d’indication plus nette d’évolution et de prospérité. […] J’ai donc lancé une idée de spéculation qui a fait école. Ainsi, par la simple volonté d’une seule personne, une avenue longue de plusieurs kilomètres, acquit par le seul effet de mes opérations immobilières, une plus-value que j’estime à quatre fois […]. J’ai donc provoqué l’augmentation de la fortune de plusieurs centaines de propriétaires que je ne connais pas et qui ne me connaissent probablement pas davantage” (Léonard Rosenthal, Quand le bâtiment va, 1928, à propos de la construction des Portiques des Champs-Élysées par Louis Grossard).
L’architecte est responsable aussi d’un certain nombre de chantiers à Gennevilliers, par exemple la Poste ouverte en 1934, avec une façade style « art nouveau » contenant aussi des ferronneries également réalisés d’après des dessins de Grossard.
Dans ce quartier des Grésillons à Gennevilliers, le conseil municipal vote la construction d’un marché couvert et d’une salle des fêtes : l’ensemble, réalisé par Louis Grossard, est inauguré en 1938 [29, 31 à 41 avenue des Grésillons, à Gennevilliers].
LISTE DES PLANS :
Nos. 1 à 3 : Propriété de Madame Vidaillet, à Beauséjour. Plans datés 1908. Tampon-estampille « Louis Grossard. Architecte. 27 rue des Jardies. Bellevue (S.&.O.) ».
Nos. 4 à 8 : Propriété de Madame Jacoubowitch à Biarritz. Tampon-estampille « L. Grossard. Architecte S.N. 20 rue Boissière. Paris XVIe…».
Nos. 9 à 10 : Propriété de Mr. Vautrin à Varennes en Argonne. Sans estampille.
Nos. 11 à 22 : Projets de maisons, non identifiées.
Nos. 23 à 24 : Propriété de Mr. [non instruit]. Signé « L. Grossard. Architecte ». Deux dessins au crayon gras, sur papier cartonné gris ; legendes : « Façade sur l’avenue » ; « La vue perspective du Hall ».
Nos. 25 à 27 : Propriété de Mr. le baron Le Vavasseur. Transformation de l’hôtel 7 rue Dosne. Tampon-estampille « L. Grossard. Architecte S.N. 20 rue Boissière. Paris XVIe…».
No. 28 : Propriété de Madame Jacoubwitch rue Dosne prolongée. Paris.
No. 29 : Elévation non identifiée : « façade principale »
Nos. 30 à 34 : Propriété de Madame Adler à St-Germain en Laye. Tampon-estampille « L. Grossard. Architecte S.N. 20 rue Boissière. Paris XVIe…».
Nos. 35 à 39 : Aménagements intérieurs dont projets de salle-de-bains. Dessins au crayon, rehaussés de gouache et aquarelle.
No. 40 : Propriété de Mme Jacoubowitch. Projet d’agrandissement de la salle à manger. Tampon-estampille « L. Grossard. Architecte S.N. 20 rue Boissière. Paris XVIe…».
Nos. 41 à 42 : Propriété de Mr et Mme Cayron. Villa St Mandé, no. 11. Dressé par l’architecte soussigné. Paris 1912 [signé] Grossard.
Nos 43 à 49 : Projets de luminaires et de lanternes : « L’Arc de Triomphe des Champs-Elysées ». calques et dessins sur papier noir ou brun.
Nos. 50 à 52 : Projets de mobilier de restaurant ou bar. Plusieurs projets au crayon rehaussés d’aquarelle, contrecollés sur un grand carton.
Nos. 53 à 55 : Trois dessins de chapelles, dont deux sont localisées : « Commune d’Avocouet-Meuse. Reconstruction de l’église. Avant-projet. Dressé par l’architecte soussigné. Varennes, le 10 mars 1923 [signé]. Grossard » ; « Commune de Malancourt-Haucourt. Reconstruction de l’église St-Martin. Dressé par l’architecte soussigné. Varennes, le 11 mars 1923 [signé]. Grossard ».
No. 56 : Ville de Gennevilliers. Construction d’un bureau des postes. Dressé par L. Grossard.
No. 57 : Elévation (gare ?), lieu non identifié. Calque.
No. 58 : Deux dessins : « Le casino au bord de la mer » ; autre élévation non identifiée.
No. 59 : Elévation de mairie (Gennevilliers ?). Signé « Bon pour étude : les membres du Conseil ».
Nos. 60 à 64 : Projets pour la maison de Gennevilliers. Neuf projets (élévations de façades).
Nos. 65 à 66 : Projets pour un stade « Racing à Sochaux ». Quatre dessins avec 4 projets, dont « Perpective à vol d’oiseau ». Projets sur papier calque.
No. 67 : Projet de monument. Tampon-estampille « L. Grossard. Architecte S.N. 20 rue Boissière. Paris XVIe…».
No. 68 : Projet de monument pour la famille Dumangin-Double. Dressé par Henri Grossard architecte.
No. 69 : Projet de sépulture. Cimetière Montparnasse. Sur la stèle, on lit « Famille Grossard »
No. 70 : Projet d’aménagement de vestibule non identifié. Calque.
Nos. 71 à 72 : Projet pour le Suffren Cinéma (première élévation datée 10÷9÷1939). Troisième dessin : « Esquisse de peinture décorative murale Le Suffren ». Première élévation sur papier noir.
No. 73 à 74 : Projets pour le Cinéma Caumartin. Première élévation sur papier noir.
No. 75 : Projet d’aménagement d’un bar (non identifié), murs lambrisés.
No. 76 : Projet d’aménagement d’un bar « Le Berri ». Calque.
Nos 77 à 80 : Projets de marquise. Immeuble 92 rue des Champs-Elysées. Dessins réalisés pour la Société immobilière de l’Arc de Triomphe. A noter au dos du projet no. 80 : Estampille « Architecture. Dessin. Aquarelle. L. Bourdillon » (papetier).
Nos. 81 à 82 : Projets d’aménagement d’un restaurant et d’un escalier (non identifié).
Nos. 83 à 86 : Projets d’aménagement pour un restaurant sis au 92 avenue des Champs-Elysées. Quatre projets, dont une vue dépliante (dim : 950 × 640 mm). Projets signés Grossard et datés 1928.
Bibliographie : Lefèvre, Pierre. Les Portiques des Champs-Elysées. Louis Grossard, architecte diplômé. (Société nationale des architectes de France). Texte de M. Pierre Lefèvre, secrétaire général du Bâtiment illustré. Photographies de Chevojon, Paris, Lucien Serre et Cie., 1929.
Article : « Les grands architectes français : Louis Grossard », in Revue diplomatique : politique, coloniale, littéraire et financière, avril 1929, n° 2068, p. 13.