
[ARISTIPPE (BERNIER DE MALIGNY (Félix Aristide))]
Art du comédien. Principes généraux. Recueillis et mis en ordre par Aristippe, 1819.
A Paris, chez Louis Raymond, correspondant de spectacles, rue des Deux Ecus, no. 35.
Feuillet imprimé, texte organisé sous forme de tableau. Pliures, avec petit manque de papier à une pliure et quelques taches d’encre. Dimensions : 575 × 445 mm.
English abstract
[ARISTIPPE (BERNIER DE MALIGNY (Félix Aristide))].
Art du comédien. Principes généraux. Recueillis et mis en ordre par Aristippe, 1819.
A Paris, chez Louis Raymond, correspondant de spectacles, rue des Deux Ecus, no. 35.
Printed leaf, text organized in the form of a table. Folds, with a small lack of paper at a fold and some ink stains. Dimensions: 575 × 445 mm.
Aristippe or Aristide (Bernier de Maligny dit Aristippe) was born towards the end of the 18th century, and spent most of his life honoring himself
with the title “pupil of Talma”, having had the opportunity to accompany François-Joseph Talma (1763-1826) on some of his tours. Very passionate
about his art, Aristippe published this Art du Comédien, principes généraux in 1819. This table is a synoptic summary of what was written he deemed
most important. He subsequently pubished his Théorie de l’art du Comédien ou Manuel théâtral (Paris, 1825).
Aristippe ou Aristide (Bernier de Maligny dit Aristippe) est né vers la fin du XVIIIe siècle, et passa la plus grande partie de sa vie à s’honorer du titre « d’élève de Talma », ayant eu l’occasion d’accompagner le tragédien dans quelques-unes de ses tournées. A Paris, on le vit sur la scène de la Comédie française le 12 septembre 1818 « Servilius » de Manlius, puis à l’Odéon (1819). Enfin il fut reçu comme pensionnaire au Théâtre français en 1822 – 1823. Il ne devait pas y rester. Il meurt dans l’indigence en 1864.
Très passionné pour son art, Aristippe publia cet Art du Comédien, principes généraux en 1819. Ce tableau est un résumé synoptique de ce qui a été écrit de plus important sur les déclamations… Il fera paraître en 1825 sa Théorie de l’art du Comédien ou Manuel théâtral (Paris, Leroux, 1825).
Le texte est introduit comme suit :
« Déclamation. Définition. Le talent le plus propre à faire briller les autres talents est ce que les anciens nommaient action, et ce que nous appelons déclamation. Démosthènes, interrogé quel était le premier mérite de l’orateur, répondit : l’action. Le second ? l’action. Le troisième ? l’action. La déclaration théâtrale est l’art d’exprimer sur scène, par la voix, l’attitude, le geste et la physionomie, les sentiments d’un personnage, avec la variété et la justesse qu’exigent la situation dans laquelle il se trouve. La perfection de la déclamation tragique consiste dans l’accord de la simplicité et de la noblesse, et c’est ce milieu qu’il est difficile de saisir. Parler noblement et dignement sans enflure et sans trivialité, est le sublime de l’art. Résumé. Il peut y avoir mille manières d’exprimer une chose, mais il n’y en a qu’une seule vraiment naturelle ; c’est celle-là qu’on doit chercher ; au reste, il y a la manière naturelle en général, et la manière naturelle en particulier à celui qui parle. Le talent de la déclamation résulte de cette double combinaison. Réflexions sur la déclamation en général. L’art de la déclamation demande à-la-fois tous les talents extérieurs d’un grand orateur et tous ceux d’un grand peintre ; il en est de cet art comme tous ceux que les hommes ont inventés pour charmer l’esprit, les oreilles et les yeux, ils sont tous enfants du génie. Le secret de toucher les cœurs est dans l’assemblage d’une infinité de nuances délicate, en poésie, en éloquence, en déclamation, en peinture ; la plus légère dissonance est sentie aujourd’hui. »
Bibliographie : Porel et Monval, Annuaires dramatiques, L’Odéon, 1782 – 1818 et 1818 – 1853, histoire administrative, anecdotique et littéraire. Paris, Lemerre, 1876 – 1882, 2 vol. ; Lyonnet Henry. Dictionnaire des Comédiens Français, tome 1 « A-D », Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, 1912, p. 37.