





Exemplaire signé et annoté par Jean-Baptiste Racine, fils aîné de Jean Racine
ARISTOPHANE
Aristophanis facetissimi comoediae undecim. Comoediarum catalogum versa pagella indicabit
Parisiis, Apud Andream Wechelem sub Pegaso, in vico Bellovaco : anno salutis, 1557
In-8, 567 pp., pagination continue mais ponctuée de 6 autres pages de titre (impression d’André Wechel et de Christian Wechel, dates variables 1540-1559) ; exemplaire en partie réglé, plusieurs pages de titre introduisant chaque pièce, avec une adresse et date différente.
Relié avec :
NICANDER (Colophonius), Nicandri Theriaca. Interprete Io. Gorraeo Parisiensi, Parisiis, Apud Guil. Morelium in Graecis typographum regium, MDLVII [1557] [suivi de] In Nicandri Theriaca scholia auctoris incerti & vetusta & utilia, Parisiis, apud Guil. Morelium, in Graecis typographum regium, MDLVII [1557]
In-8, 172 pp. + 80 pp. ; colophon à la fin du second ouvrage des Scolies : « Parisiis MDLVII. Excudebat Guil. Morelius in graecis typographus regius » ; au titre du présent exemplaire, « no. 4 » à l’encre brune.
Reliure du XVIIIe siècle de plein veau havane, dos cloisonné et fleuronné, pièce de titre de cuir rouge « Aristop. Comoedi » (sic), filets à froid en encadrement sur les plats, gardes de papier marbré tourniqué (mors fendus, épidermures aux plats ; déchirure à la p. 5 sans perte de texte ; quelques mouillures). Dimensions : 148 × 217 mm.
Brunet, Manuel du libraire (ed. Paris, 1860), I, col. 452 : « gr. Parisiis, Chr. Wechelius, 1540, pet. in-4 de 567 pp. Texte formé sur celui des éditions d’Alde et de Cratander […] Un exemplaire avec dates 1537 – 1540 (sic pour 1557) in-4, avec la signature de J. Racine et de nombreuses notes de la main de Jean, son fils aîné. 425 fr. Renouard ». – Pettegree et Walsby, French Books III & IV, no. 53780.
Réunion des onze pièces d’Aristophane, pagination continue et titres séparés, portant des dates de 1540 à 1559, imprimées par C. Wechel, puis A. Wechel (retirages de quelques pièces en 1547, 1557 et 1559), reprenant l’édition de Chrétien Wechel de 1540 (exemplaire BnF, Yb. 278 ; Bunker, R. A Bibliographical Study of the Greek Works and Translations Published in France during the Renaissance : the Decade 1540 – 1550, New York, 1939).
Aristophane est le seul des poètes de la comédie ancienne grecques dont des pièces de théâtre complètes soient parvenues jusqu’à nous. Dès l’Antiquité, son théâtre était déjà loué par Platon qui pensait que les Grâces avaient trouvé un sanctuaire dans son âme. Les critiques modernes s’accordent pour souligner la modernité de ces comédies enlevées dans lesquelles Aristophane se révèle un peintre incontournable des mœurs de la société athénienne : « Poète politique rigoureux, comparable en cela à Dante, Aristophane est en même temps le poète par excellence de la joie de vivre, de la sensualité débordante, un Rabelais antique » (A. Lokinivich).
Si Aristophane connait un engouement dans la première moitié du XVIe siècle en France, il sera finalement peu apprécié à la fin du XVIIe siècle. Plus que ses pièces, on connaît de lui ce qu’en a dit Plutarque dans sa Comparaison entre Aristophane et Ménandre, laquelle conclut, au profit de Ménandre. Ce dernier fait figure de modèle, tandis qu’Aristophane sert généralement de repoussoir. Leur opposition recouvre en fait celle des comiques latins Plaute et Térence, le premier étant critiqué pour sa vulgarité et le second exalté pour son bon goût. L’édition princeps d’Aristophane paraît à Venise en 1498 chez Alde Manuce (HC 1656 ; BMC, V, 559 ; GW 2333 ; Goff A 958 ; Essling 1163 ; Renouard, Alde, 16 ; Brunet, I, col. 451; Picot, Catalogue Rothschild, n°1061). La première édition d’Aristophane où sont réunies les 11 pièces conservées parait sous le titre Comediae XI, graece…, Bâle, A. Cratander, 1532 (Brunet, I, col. 451). La première traduction complète latine des onze pièces d’Aristophane par Andrea Divo ou Divus parait en 1538 (Aristophanis, comicorum principis, Comoediae undecim, e Graeco in Latinum, ad verbum translatae, Andrea Divo Iustinopolitano interprete, Venetijs, apud D. Iacob a Burgofrancho Papiensem, mense Iunio, 1538). Le XVIe siècle voit paraître quatre éditions parisiennes du Ploutos et trois des Nuées.
Le Ploutos jouit, parmi les onze comédies d’Aristophane qui nous sont parvenues, d’un statut particulier. Dès la fin de l’Antiquité, et pour longtemps, ce fut la comédie d’Aristophane la plus appréciée : on compte ainsi 148 manuscrits médiévaux de la pièce. Ploutos, dieu de la richesse, est aveugle : Zeus en a décidé ainsi, pour éviter que Ploutos devienne le bienfaiteur des hommes. Sur le bon conseil de l’oracle de Delphes, un citoyen, Chrémylos, convainc Ploutos d’aller se faire soigner et d’aller dormir dans le sanctuaire d’Asclépios. Une fois guéri, Ploutos peut faire le bonheur des honnêtes gens.
La comédie des Nuées fut aussi très populaire dès l’Antiquité et cette popularité a perduré pendant le Moyen Âge. Elle met en scène un père de famille athénien ruiné par son fils et s’adressant à Socrate pour qu’il lui enseigne une rhétorique propre à gagner tous les procès que lui intentent ses créditeurs. Le fils, instruit par le philosophe, retourne son nouveau savoir contre son père qu’il finit par battre. Le père s’en va alors mettre le feu au logis du philosophe, préfigurant la mise à mort du vrai Socrate qui devait advenir quelques vingt-cinq années plus tard.
Les neuf autres pièces dans ce recueil sont dans l’ordre Les Grenouilles, Les Acharniens, Les Cavaliers, Les Guêpes, La Paix, Les Oiseaux, Lysistrata, Les Thesmophories, L’Assemblée des femmes.
ANNOTATIONS
Ouvrage annoté en grec, latin et français (pp. 5 – 81 ; pp. 430 – 439) : toutes les annotations sont de la même main régulière. L’annotateur a commenté l’intégralité du Ploutos, une partie des Nuées, et une partie de l’Assemblée des femmes. Les notes sont de plusieurs types, plus particulièrement des explications et traductions de mots et expression grecs, données en latin et/ou en français ; des explications de points de grammaire ou de conjugaison ; notes historiques ou de points de civilisation, en particulier le système politique et monétaire athénien ; des commentaires plus personnels et essais ou propositions de traduction. Face au vers qui emploie le mot « scatophafos », l’annotateur indique « Il se mocque des médecins qui sont accoutumez a sentir les excremens des malades » (Ploutos, p. 30). Anne Dacier (née Lefèvre) avait aussi du mal avec des passages scatologiques ou « pornographiques ». Pour ce même passage elle dit : « Mais je dis que comme il est grand Medecin, il goûte volontiers [aux viandes que les hommes ont déja mangées, & qu’il ne hait pas l’odeur dont je viens de parler.]] Aristophane dit cela tout en un mot, & il appelle Esculape skatofavgon. Cette reprise a dans le Grec une grace merveilleuse ; mais en notre Langue cela seroit insupportable, c’est pourquoy, j’ai pris un détour qui ne laisse pas d’estre sensible, quoy qu’il soit couvert. Aristophane raille icy les Medecins de ce qu’ils sont accoûtumés à sentir des choses que nous n’oserions nommer… » (Le Plutus et les Nuées d’Aristophane. Comédies grecques traduites en français, avec des Remarques et un examen de chaque pièce selon les règles du Théâtre. Par Mademoiselle Le Fèvre, Paris, 1684, p. 139 ; voir Bastin-Hammou, 2010⁄2 (no. 72))
Les notes citent à plusieurs reprises les travaux d’Anne Dacier (1645−1720) et plus précisément ses traductions d’Aristophane parues en 1684, offrant un terminus post quem pour les notes : « Epluche tes pensées, examine les bien les unes apres les autres, fais en l’analyse. Il se moque de la manière des philosophes de Socrate. Je suis étonné que Me Dacier ai passé légèrement sur cet endroit qui est plein de sel et d’esprit » (p. 77) ; « Mad. Dacier dit que le stater d’or pourrait valoir environ sept livres de nostre monnoye » (p. 34). Savante et philologue latiniste et helléniste, Anne Dacier (Mlle Lefèvre) est connue pour ses traductions d’Homère. Celle-ci fait paraître en 1684 les premières traductions françaises en prose de deux pièces d’Aristophane, le Ploutos et les Nuées (Le Plutus et les Nuées d’Aristophane. Comédies grecques traduites en français, avec des Remarques et un examen de chaque pièce selon les règles du Théâtre. Par Mademoiselle Le Fèvre, Paris, D. Thierry et Cl. Barbin, 1684). Sa traduction est saluée comme brillante : elle intervient l’année qui suit son mariage avec le philologue André Dacier (1683).
La main qui annote cet ouvrage nous parait être celle de Jean-Baptiste Racine (1678−1747) : « Très studieux dès ses années d’adolescence et de jeunesse, il aimait les livres, et ne laissait pas d’en acheter en grand nombre. Ce qui lui attirait quelques observations de la part de son illustre père. Ainsi dans une lettre du 24 juillet 1698 : […] J’oubliais à vous dire que vous ne soyez un trop grand acheteur de livres… » (Jovy, 1932, p. 557). La bibliothèque très conséquente de Jean-Baptiste Racine passa entre les mains de son frère cadet Louis Racine (1692−1763) : « Elle avait, évidemment, une extrême valeur parce qu’elle comprenait les manuscrits du grand poète, des documents qui le concernaient, des livres qui lui avaient appartenu et qu’il avait souvent annotés de la plus savante façon » (Jovy, 1932, p. 558). Suite à la mort de son fils en 1755, Louis Racine organisa une vente de sa bibliothèque qui regroupait les ouvrages ayant appartenu à l’un ou plusieurs des trois Racine (Jean, Jean-Baptiste et Louis). Une partie de ces livres furent rachetés par Le Franc de Pompignan (1709−1784), ami de Louis Racine, qui en fit don à la ville de Toulouse : « Le Franc de Pompignan recueillit une partie des livres de son ami, et il en disposa plus tard en faveur de la bibliothèque de Toulouse qui était presque sa patrie » (La Roque, Poésies de Louis Racine, Paris, 1892, p. 53). On conserve à Toulouse, BM, Fonds Racine 34, un exemplaire de La Religion de Louis Racine (1756), avec un ex-dono de l’auteur Louis Racine à son ami Lefranc de Pompignan [N.B. cette main nous semble la même main que l’un des annotateurs dans Toulouse, BM, Fonds Racine 31 ; c’est une main distincte de celle qui annote le présent Aristophane]. Louis Racine avait au préalable donné un certain nombre de livres du grand Racine à la Bibliothèque du Roi. Le catalogue des ventes des livres de Louis Racine sont conservés à la BnF, Réserve, RES P-Q-340 [Vente 1755] ; RES P-Q-337 [Vente 1756] et RES P-Q-336 [Vente 1759]. On consultera aussi Notice des principaux articles des livres du cabinet de feu Louis Racine (1794 ; exemplaire Paris, BnF, Réserve, RES P-Q-338).
Une grande partie des ouvrages ayant été rachetés par Lefranc de Pompignan ont été légués à la Bibliothèque municipale de Toulouse. Ces livres ont fait l’objet de premières études et identifications. Certains ouvrages sont considérablement annotés. Une étude plus poussée des ex-libris et annotations s’impose, mais il convient de signaler certains points en rapport avec le présent exemplaire annoté des œuvres d’Aristophane.
De la main de Racine père, on signalera les notes manuscrites trouvées dans Toulouse, BM, Fonds Racine 30, Cicéron, Epistolarum ad familiares… (Amsterdam, 1649) ; Toulouse, BM, Fonds Racine 32, Jean Racine, Esther (Paris, 1689). Cette main n’est pas celle qui annote le présent exemplaire.
De la main qui copie les notes comprises dans cet exemplaire d’Aristophane (Paris, 1540 – 1559), attribuables à Jean-Baptiste Racine on signalera :
- Toulouse, BM, Fonds Racine 29, Longin, Traité du Sublime (Paris, 1694).
- Toulouse, BM, Fonds Racine 31, Catulle, Tibulle et Properce (Venise, Alde, 1502) [une des mains, celle que l’on trouve sig. A i ; sig. B i (Jean-Baptiste Racine); à distinguer de celle que l’on trouve sig. A ii (Louis Racine ?)].
PROVENANCE
- Au titre on trouve à l’encre brune la signature « Racine ». Sa présence a fait dire à certains bibliographes que le livre avait un temps figuré dans la bibliothèque de Jean Racine (1639−1699) et comporterait qui plus est des notes autographes du dramaturge. Toutefois il convient de distinguer deux mains, celle de l’ex-libris et celle des annotations. Celle des annotations ne peut être celle de Jean Racine, dont on connait des exemplaires annotés de sa main (Toulouse, BM, Fonds Racine 30 ; Toulouse, BM, Fonds Racine 32). La signature au titre « Racine » est la même qui figure au titre de Perkins et Roberti, Clavis homerica sive lexicon… (Rotterdam, 1655) [Christie’s, 20 novembre 2018, lot 35 : « Exemplaire de Racine avec sa signature autographe au bas de la page de titre… Cet exemplaire, qui porte la signature de Racine sur sa page de titre, n’est pas mentionné dans l’inventaire des biens réalisé le 14 mai 1699, ce qui n’a rien de surprenant puisque l’écrasante majorité des ouvrages n’y étaient pas cités individuellement mais réunis en lots décrits par le titre d’un seul livre » [P. Bonnefon, « La Bibliothèque de Racine », in Revue d’histoire littéraire de la France, V, 1898, pp. 169 – 219].
La même signature « Racine » se trouve au titre de l’ouvrage conservé à Toulouse, BM, Fonds Racine 40 : Duport, James. Homeri…Gnomologia…, Cambridge, 1660.
Cela porte à au moins trois exemplaires avec cette même signature. Pour Paule Koch (1975), l’Aristophane ne peut pas avoir appartenu à Jean Racine. Faut-il y voir la signature de Jean-Baptiste Racine ?
- Notes d’une même main régulière et érudite : Jean-Baptiste Racine, fils aîné de Jean Racine.
Le type de notes est à rapprocher d’un ensemble de livres décrits dans un catalogue de vente de 1834, hérités par Anne Racine, fille de Louis Racine (1692−1763) et petite-fille du dramaturge : Catalogue des livres manuscrits et imprimés de la bibliothèque de M. J. L. D., Paris, Merlin, 1834, no. 1952 – « Livres signés ou annotés par Jean Racine et par ses deux fils Jean-Baptiste et Louis Racine ». La notice consacrée à l’item no. 6 de cet ensemble décrit un Homère (Bâle, 1561) : « Exemplaire dont toutes les marges sont couvertes de notes philologiques, tant grecques que latines et françaises, de la main de J.-B. Racine. Ces notes qui décèlent une vaste érudition et un goût éclairé, doivent faire regretter que l’auteur n’ait rien publié. Mais on a su, par mademoiselle Desradrets, dans la succession de laquelle se sont trouvés les livres présentés ici, que peu jaloux de la gloire littéraire, son oncle était dans l’usage de brûler, le samedi, ce qu’il avait composé dans la semaine. Cette demoiselle elle-même n’était pas tout à fait étrangère à la littérature, bien que la sévérité de ses principes l’ait portée à mutiler le manuscrit de J.-B., composant l’article suivant ». Mme Desradrets, épouse de Louis Grégoire Mirleau de Neuville de Saint Héry, est née Anne Racine. Celle-ci habitait le château des Radrets (Sargé-sur-Braye). Elle était la petite-fille de Jean Racine, la fille de Louis Racine, fils cadet du dramaturge, et la nièce de Jean-Baptiste Racine. Les livres vendus en 1834 peuvent être un reliquat d’invendus des autres ventes tenues en 1755, 1756 et 1759.
Il a été souligné par R. Rosenstein la dette de Racine père envers Aristophane et en particulier sa pièce Les guêpes. Dans sa préface aux Plaideurs, Racine évoque Aristophane et Rosenstein parle d’un Aristophane « de 1540 » avec un ex-libris de Racine et des notes de son fils aîné : « Et si Racine lui-même ne soulignait pas sa dette envers Aristophane, le saurait-on autrement ? Il se trouve en effet que Racine lui aussi avait son exemplaire d’Aristophane grec, car en 1668 il n’y avait toujours pas d’intégrale d’Aristophane en français. Cet autre précieux exemplaire est également conservé, doté lui aussi d’un ex-libris, celui de Racine, et de copieuses annotations de son fils aîné (Brunet I : 452). Quelle était cette édition d’Aristophane que le dramaturge conservait dans sa bibliothèque ? Il s’agit de la première édition parisienne des onze pièces, chez Chrétien Wechel, « rue Saint-Jacques, a l’escu de Bale » datée de 1540… » (R. Rosenstein, « Aristophanes le quintessential et Rabelais », in Etudes rabelaisiennes. Tome XL. Le Cinquiesme livre : actes du colloque international de Rome (16−19 octobre 1998), Genève, 2001, p. 351). Nul doute qu’il s’agit du présent exemplaire qui comporte 11 pièces, une signature « Racine » au titre et des notes d’une autre main. Rosenstein (en suivant Brunet) donne la signature à Racine père, et les notes à Jean-Baptiste Racine.
Un examen systématique de tous les ouvrages signés Racine au titre permettra certainement de distinguer la signature de Jean Racine de celle de son fils aîné Jean-Baptiste, et sans doute de revenir sur certaines identifications erronées. Toutefois, il est connu, d’après les dires de Mesnard, que Jean-Baptiste Racine annota les livres de son père, en latin et en grec (voir Truc, p. 13).
- Catalogue de la bibliothèque de feu MM. Lorry, dont la vente se fera le jeudi 15 décembre 1791, & jours suivans, en leur maison, rue des Poitevins, N°3, A Paris, Chez J. G. Mérigot jeune, libraire sur le quai des Augustins, n°38. M. Genet, huissier-priseur, rue S. André-des-Arcs, n° 37, 1791.
- Collection de N. Sinson. Voir Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. Sinson dont la vente commencera le 15 décembre 1813, en sa maison, rue du Bac n ° 12. Paris, 1813, no. 2564 : « Aristophanis Comoediae undecim, gr. Parisiis, 1557, in-4, v. br., signé Racine, et avec des notes marginales de la main de ce poète. In eodem volumine Nicandri Theriaca, Parisiis, 1557 ». Vendu 300 d’après un exemplaire annoté du catalogue de vente (Paris, BnF, Delta 7692).
- Vignette ex-libris Augustin-Antoine Renouard (1765−1853), industriel et libraire français, contrecollée au verso de la première garde : « Bibliothèque A. A. Renouard ». Notice extraite du catalogue de la bibliothèque Renouard (Catalogue de la bibliothèque d’un amateur: avec notes bibliographiques, critiques et littéraires, 1819, tome II, p. 213) collée sous l’ex-libris : « […] Avec notes de la main de J. Racine sur toutes les marges de Plutus, sur la plus grande partie de la pièce des Nuées, et sur dix feuillets de Ecclesiszuzae [sic]. Cet exemplaire fut vendu 31. 12 s. chez M. Lorry, en 1791, en présence de beaucoup d’amateurs et de libraires. N. Sinson l’acheta comme livre avarié, dont les notes manuscrites avoient détruit la valeur ; mais le lendemain matin il connut l’importance de son acquisition, et aucune offre ne put le déterminer à se séparer de cet intéressant volume ; je l’ai acquis à sa vente après sa mort en 1815 ».
L’exemplaire s’est vendu 425 fr. en 1853 lors de la dispersion de la bibliothèque : Catalogue d’une précieuse collection de livres, manuscrits,… composant actuellement la bibliothèque de M. A. A. R. [Renouard], J. Renouard (Paris), 1853, no. 1048 : « Avec la signature de J. Racine sur le titre, et de nombreuses notes de sa main. Elles sont de la belle écriture du temps de sa jeunesse ». On signalera que le même catalogue décrit un Sophocles : « Avec de très nombreuses notes manuscrites de la main de J. Racine » (no. 1053).
- Ex-libris Michel Chasles (1793−1880) contrecollé sur la contregarde supérieure : « Ex bibliotheca Michaelis Chasles Acad. Scientiar[um] Socii ». Célèbre mathématicien, Michel Chasles fut aussi un bibliophile passionné dont on connait l’attrait pour les autographes, victime de l’escroquerie de Vrain-Lucas (1816−1881), mais aussi collectionneur de livres pour la plupart décrits et vendus dans la vente de 1881 (Catalogue de la bibliothèque scientifique, historique et littéraire de feu M. Michel Chasles, Supplément. Paris, A. Claudin, 1881, p. 395, no. 3940 : « Exemplaire portant sur le titre la signature de J. Racine et de nombreuses annotations de sa main. Toutes les marges du Plutus, la plus grande partie des Nuées, sont couvertes d’annotations. Elles sont de la belle écriture du temps de la jeunesse de Racine. Ce volume provient de la collection Renouard »).
- Une note sur un papier volant indique : « A la vente Renouard, l’Aristophane en question s’ét[ait] vendu 425 £, sans les frais ; mais comme vous le présumiez la grande chaleur qu’il fait vous a porté chance » [signé] Emil (?). Il peut s’agit d’une note à l’attention de Michel Chasles. Peut-être s’agit-il d’Emile Chasles (1827−1908), journaliste et professeur, fils de Philarète Chasles (1798−1873), professeur au Collège de France et conservateur à la Bibliothèque Mazarine.
Carte professionnelle de Paul de Buyer (né en 1983), président directeur général des usines Chausson, puis plus tard P.D.G. de la C.G.E.
Bibliographie
Balmas, Enea. « L’inventario della biblioteca di Racine », in Annali della Facoltà di Economia e Commercio in Verona, Vérone, 1965, série I, vol. I, pp. 411 – 472.
Bastin-Hammou, Malika. « Anne Dacier et les premières traductions françaises d’Aristophane : l’invention du métier de femme philologue », in Littératures classiques 2010⁄2 (no. 2), pp. 85 – 99.
Bonnefon, Paul. « La bibliothèque de Racine », in Revue d’histoire littéraire de la France, 1898, pp. 169 – 219.
Giraudoux, Jean. Jean-Baptiste Racine, une vie cornélienne, Paris, 1991.
Grouchy, E.-H. de. « Documents inédits relatifs à Jean Racine et sa famille », in Bulletin du bibliophile, 1892, pp. 393 – 424.
Jovy, Ernest. « La bibliothèque des Racine, Jean, Jean-Baptiste et Louis Racine », in Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1932, nouvelle série (onzième année), pp. 556 – 564.
Koch, Paule. « Sur quelques livres de la bibliothèque de Racine », in Revue d’histoire littéraire de la France, 75e année, no. 4 (juillet-août 1975), pp. 608 – 610.
La Roque, Adrien de. Vie de Louis Racine, Paris, Firmin-Didot, 1852.
Rohou, Jean, Jean Racine, Paris, 1992.
Truc, G. ed. Lettres à son fils, suivies de lettres de Jean-Baptiste Racine à Louis Racine, Paris, 1922.
[Toulouse]. Racine, exposition de manuscrits, d’autographes, de livres et de gravures. Bibliothèque de la ville de Toulouse, Toulouse, 1942.
[Vente]. [Racine, Louis (Collection)]. Catalogue des livres de feu Monsieur R*** dont la vente sera indiquée par affiches, Paris, G. Martin, 7 août 1755.