LY (Arria) [Joséphine GONDON] (1881-1934)
Enveloppe envoyée par Arria Ly à Mary Gondon-Bourgin, féministe-suffragiste
France, Ariège, La Bastide-du-Salat
Enveloppe affranchie le 14 novembre 1911
Dimensions : 127 × 173 mm.
Prix sur demande Renseignements
Au dos de l’enveloppe, bandes collées « Les Femmes veulent voter ».
Deux timbres semeuse 10 centimes (type II, imprimé début 1904), trois cachets manuels de départ « La Bastide du Salat, Ariège ».
Deux vignettes (rouge et noir) en faveur du suffrage universel étendu aux femmes (deux femmes placent leur vote dans l’urne électorale) [Mangin et H. Wullschleger]. Ces vignettes éditées par les mouvements féministes au début du XXe siècle, étaient destinées à être apposées sur les correspondances pour faire avancer la cause féministe.
Les vignettes « Suffrage universel » furent dessinées par L. Mangin et gravées à Paris en 1906 par H. Wullschleger. Elles sont issues d’une commande de l’association « le suffrage des femmes », mouvement féministe de la fin du XIXe siècle qui, sous la direction de Madame Hubertine Auclert, a édité plusieurs timbres de « propagande » en faveur des libertés et des droits des femmes.
Cachet manuel personnel d’Arria Ly : « Le Combat féministe fondé à Toulouse en 1907. Section féministe
Arrialyste ariégeoise ».
Née en 1881 dans le Lot, Joséphine Gondon (Arria Ly) est la fille d’un libre-penseur et d’une mère qui sera proche des combats de sa fille. Elle fut une féministe française, active à la fin de la Belle Époque et pendant l’entre-deux-guerres. Représentante de l’aile radicale du mouvement féministe français, elle militait pour une égalité absolue entre hommes et femmes. À côté de revendications classiques pour son époque, comme le droit au travail ou le suffrage féminin, elle revendiquait également pour les femmes le droit à l’autodéfense contre les agressions masculines et militait pour le service militaire féminin et la création d’un corps d’armée de volontaires féminines. Portant elle-même le revolver, elle se signala en provoquant en duel plusieurs de ses contradicteurs masculins. Elle prônait enfin, comme sa consœur Madeleine Pelletier, une virginité militante, signifiant ainsi à la fois son refus du mariage et de l’amour libre. Avec Hubertine Auclert, Madeleine Pelletier, Caroline Kauffmann, Marguerite Durand pour les plus connues des Suffragettes, elle fait partie de cette vingtaine de militantes qui se sont présentées aux élections législatives de 1910 : « féministe intégrale », Arria Ly remporte 511 voix.
Arria Ly contribue à de nombreux journaux et fonde son propre journal, Combat féministe, édité pendant quelques mois de l’année 1912 à 1913, depuis Fronsac en Haute-Garonne. Elle s’installe à Toulouse après un procès médiatisé contre un médecin grenoblois sur lequel elle avait tiré et qu’elle accusait d’être responsable de la mort de son père. Elle sera défendue par une des premières avocates françaises, Marguerite Dilhan. Elle sera acquittée en 1904. Elle milite à Toulouse, puis à l’étranger car le couple mère-fille qui publie Combat féministe, est continuellement attaqué et menacé. Arria Ly se suicide à Stockholm en 1934.
Voir : Andrea Mansker, Sylvie Chaperon et Christine Bard (dir.), Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe-XXIe siècle, Paris, 2017. – Christine Bard, Les filles de Marianne. Histoire des féminismes. 1914 – 1940, Paris, 1995.