[GRIMAREST]. [THEÂTRE]
La vie de M. de Molière
A Paris, chez Jacques Le Febvre, 1705
In-12, [8] pp. n. ch. + 314 pp. + [7] pp. de table et catalogue de libraire, portrait gravé de Molière par Audran d’après Mignard. Exemplaire précédé de 9 feuillets de notes manuscrites à l’encre brune, insérées dans la reliure en tête de volume. Reliure de plein veau brun, dos à 5 nerfs cloisonné et fleuronné, pièce de titre, tranches mouchetées (épidermures et coins émoussés). Dimensions : 100 × 170 mm.
English abstract
[GRIMAREST].
La vie de M. de Molière
A Paris, chez Jacques Le Febvre, 1705
Original edition. First work devoted to the life and work of Molière (1622-1673).
Personal copy annotated by Thomas-Simon Gueullette (1683-1766), a Parisian magistrate, bibliophile and amateur of theatre, to the point of founding a private
theater in Choisy-le-Roi. Gueullette recounts in what circumstances he knew Grimarest in 1707 and met Mademoiselle Poquelin “daughter of Molière and de
la Béjare”, who became Mme de Montalant. He regrets not having spent more time with her…
Édition originale.
Premier ouvrage consacré à Molière (1622−1673). Exemplaire personnel annoté par Thomas Gueullette, magistrat parisien, bibliophile et grand amateur de théâtre au point de fonder un théâtre privé à Choisy-le-Roi.
Cet exemplaire est décrit et commenté dans l’étude de J.-E. Gueullette (1938 ; voir infra) comme un exemplaire donné par l’auteur à Thomas Gueuellette : « Nous relevons une longue note ajoutée par Gueullette à son exemplaire de la Vie de Molière, par Grimarest, que l’auteur lui avait donné. Elle n’est peut-être point sans intérêt pour les « moliéristes » ». (Gueullette, 1938, p. 49). Gueullette reproduit à la planche V la première page des notes de Gueullette.
Les notes sont autographes (voir Gueullette, 1938, planche III pour un exemple d’autographe). Elles débutent ainsi :
Malgré ce que différents auteurs ont dit au sujet de Molière, je suis porté à croire que ce que M. de Grimarest en a écrit, est le plus conforme à la vérité et renferme les traits de sa vie les plus intéressants ; la raison qui m’y détermine est qu’il était for ami de la fille de Molière que j’ai vu nombre de fois chez lui…
Gueullette raconte dans quelles circonstances il a connu Grimarest en 1707 et rencontré Mademoiselle Poquelin « fille de Molière et de la Béjare », devenue Mme de Montalant. Il regrette de ne pas avoir passé plus de temps auprès de la fille de Molière : « C’est elle qui avait fourny une partie des Mémoires qui avoient servy a ecrire la Vie de Moliere et je ne sais pas pourquoy Mr de Grimarest ne l’a pas dit. Il falloit qu’il eut des raisons pour cela mais pour moy je me veux bien du mal a present de n’avoir pas dans ce temps la mieux cultivé la bienveillance de Mlle Poquelin qui me marquoit beaucoup d’amitiez, mais j’étois alors jeune, dissipé, emporté par les plaisirs, et la disproportion d’age entre elle et moy, fit que la negligeay, et ne profitay pas autant que je l’avois pu de ses politesses ».
On trouve à la suite des notes de Gueullette la lettre en latin adressée à M. des Brideval par Reneaüme, médecin. M. de Brideval était le nom de scène de Thomas Gueullette. Il est question d’une pièce de théâtre écrite par Grimarest, que Reneaüme voudrait bien voir montée avec un rôle confié à Gueullette.
Provenance :
- Ex-libris au titre, étiquette : « Ex libris de Bugny ».
- Exemplaire de Thomas Gueullette (1683−1766), avec son étiquette ex-libris contrecollée dans le coin gauche supérieur de la contregarde supérieure : « Ex libris Thomae Gueullette ». Magistrat parisien, Thomas Gueullette était féru de beaux livres et de théâtre : « Il avait une belle bibliothèque. Disposant de ses biens, il donne des instructions précises pour la vente de ses livres : « il y en a de rares », dit-il. C’est avec un peu de regret « qu’il estime qu’on ne puisse guère se dispenser de les vendre ». Il souhaite que M. Prault, fils aîné du sieur Prault, libraire, quai de Gesvres, en fasse l’arrangement et la prisée, « attendu qu’il les connaît ». Il n’a pas été trouvé trace de cette vente : ses héritiers ont sans doute conservés, par piété, ces livres qu’il avait aimés. Ce n’est que plus tard qu’ils furent dispersés. Ils sont identifiés par ses ex-libris. L’un consiste en une étiquette imprimée portant l’inscription : « Ex-libris Thomae Gueullette » […] Gueullette était un lecteur attentif. Il avait l’habitude d’écrire en marge de ses livres les observations que lui inspirait leur lecture […] La Bibliothèque Nationale conserve un exemplaire de la Bibliothèque des Théâtres de Maupoint, annoté par Gueullette et par Riccoboni… » (Gueullette, 1938, pp. 46 – 48).
- Par descendance, ouvrage appartenant à la famille Gueullette.
Joint :
Gueullette, J.-E. Un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des plaisirs. Thomas-Simon Gueullette, Paris, Droz, 1938. Exemplaire broché.