Déclaration d’un horloger en 1830 :

« Que ne puis-je régler le mouvement de votre cœur comme je règle celui de mes pendules ! »

[HORLOGERIE]. [JACQUET, François-Romain (1788-1832), lithographe]. [MALENFANT, Jean Eloi Ferdinand (né en 1802), lithographe]. [RENE, Adolphe, lithographe].

Recueil de modèles de pendules légendées

73 planches, certaines signées « Jacquet », « Malenfant », « Réné » ou « Réné et Cardon ».

France, vers 1825-1827

In-plano, 73 planches non numérotées montées sur onglet, de taille inégale, la plupart non ébarbées, présentant toutes une étiquette contrecollée sous chaque figure où sont mentionnées à l’encre différentes informations. Excellent état de conservation (signalons 13 planches avec quelques rousseurs). Demi-reliure à coins de basane verte retournée, plats couverts de papier marbré, planches montées sur onglets. Dimensions du porte-folio : 680 × 565 mm.

English abstract

[HORLOGERIE]. [JACQUET, François-Romain (1788-1832), lithographer].
[MALENFANT, Jean Eloi Ferdinand (né en 1802), lithographer]. [RÉNÉ, Adolphe, lithographer].
Portfolio of models of clocks or penduli
73 plates, some signed « Jacquet », « Malenfant
», « Réné » or « Réné et Cardon ».
France, circa 1825-1827

In-plano, 73 plates, unnumbered, mounted on tabs, most plates on uncropped paper, all with a paper label at the bottom with letters and numbers (catalogue references or inventory references ?). Good state of
conservation (there are 13 plates with some foxing, to be noted, different stocks of pqper). Half-binding of green overturned sheepskin, boards covered in marbled paper, plates mounted on tabs. Dimensions of
portfolio: 680 × 565 mm.


This portfolio contains 73 lithographic prints of large in-plano format, each displaying a model of mantel clocks, of the type that were popular during the Romantic era. It is possible that certain models actually exist materially in certain collections, as a recent study by Chapuis speaks of clocks whose subject are the rare « Brigitte » and « Elodie », subjects found in two of the plates in our portfolio (A. Chapuis, Pendules neuchâteloises : documents nouveaux, Genève, Slatkine, 1987, p. 134).

Excep­tion­nelle réunion de 73 litho­graph­ies in-pla­no fig­ur­ant chacune un mod­èle de pen­dule dans le goût de celles qui furent en vogue dans le premi­er quart du XIXe siècle, la plu­part réal­isées en bronze. Les fig­ures et orne­ments per­mettent de dater ces pen­dules de la péri­ode romantique (deux des planches sont signées 1827).

Sans que l’on sache à quel bronzi­er ou hor­lo­ger ces planches étaient des­tinées, quatre graveurs-litho­graphes signent les planches : Jac­quet ; Malen­fant ; Réné ; Réné et Car­don. Il est prob­able que cer­tains mod­èles aient été réal­isés ce qui per­mettrait de savoir pour qui œuv­raient ces litho­graphes. Ain­si Chapuis évoque des pen­dules « Bri­gitte » et « Elod­ie » dont on trouve les mêmes appel­la­tions dans le présent recueil (A. Chapuis, Pen­dules neuchâte­loises : doc­u­ments nou­veaux, Genève, Slatk­ine, 1987, p. 134).

François Romain Jac­quet demeure un litho­graphe rel­at­ive­ment peu doc­u­menté et mal con­nu. Il a œuvré au tout début de l’introduction de la litho­graph­ie en France. Né à Limoges, François-Romain Jac­quet dessine et grave pour l’essentiel des mod­èles des­tinés à l’orfèvrerie (Bénéz­it (1952), tome V, p. 108: « Jac­quet (François Romain), litho­graphe à Par­is, né en 1788 à Limoges » ; voir aus­si Thieme-Beck­er, XVIII, 314). Cela est con­firmé par le présent recueil.

Peintre et dess­in­ateur litho­graphe, Jean Eloi Ferdin­and Malen­fant trav­aille pour les fab­ric­ants de bronze, installé rue du Gren­i­er-Saint-Laz­are. Elève de Debufé et Jourdan, Malen­fant a litho­graph­ié plus de 500 com­pos­i­tions d’ameublements, objets de luxe, bronzes, statues etc. (voir Archives nationales, F18 1798). Voir Bénéz­it, Dic­tion­ary of Artists, vol. IX, p. 95 ; Bib­lio­thèque nationale. Départe­ment des estampes. Inventaire du fond français. Graveurs du XIXe siècle, tome 15 (1985), pp. 52 – 56, en par­ticuli­er no. 10 : « Trois mod­èles de pen­dules, impr. V. Noël, 1828 » – Mf. G. 40636 ; no. 36 : « Trois mod­èles de pen­dules, impr. Decan et Lebref, deux pl. 1847 – 1848 » – Mf. G. 40673 ; no. 38 : « Deux mod­èles de pen­dules, impr. Destouches, 1854 » – Mf. G. 40678, avec légende : « Ce beau mod­èle est entière­ment en bronze et grandeur naturelle »).

Adol­phe René, né en 1809, imprimeur et litho­graphe en 1839 puis lib­raire en 1842, semble s’être asso­cié avec « Car­don » pour sign­er un cer­tain nombre de planches dans le présent recueil.

Jean-Bap­tiste Auguste Car­don, né en 1808, artiste graveur établit en 1843 une société « Car­don et Wulff », rue Mont­martre, imprim­ant des cartes de vis­ites, des fac­tures, adresses etc.

H. Car­don est graveur au poin­tillé et éditeur, d’abord installé rue des Mar­tyrs, puis en 1824 rue du Gren­i­er Saint-Laz­are (voir « Car­don (H.) » in Inventaire du fonds français après 1800 (Par­is, Bib­lio­thèque nationale, 1949), pp. 85 – 90). On lui doit : « Cin­quante et un dess­ins de des­sus de boîtes, 1822 – 1825 » (BnF, Estampes, Ef 204, p. 58).

Pour l’heure, nous n’avons iden­ti­fié qu’une seule autre planche sim­il­aire : un pro­jet de pen­dule fig­ur­ant « Aronc », litho­graph­ie de François Romain Jac­quet (Col­lec­tion Stads­mus, Has­selt (Bel­gique), inv. 1993. 0041.00). Elle présente la même par­tic­u­lar­ité que les litho­graph­ies com­prises dans ce recueil, à savoir l’ajout d’une vign­ette aux con­tours bleus avec des men­tions manuscrites. Un recueil semblable est référencé sans que l’on sache son lieu de con­ser­va­tion : L’examen et la com­parais­on avec notre recueil s’avère donc impossible. La notice indique : « François Romain Jac­quet. 155 objects on 68 litho­graph­ic plates. Titles prin­ted on most plates. Trade labels con­tain stock ref­er­ence num­bers, descrip­tion with sizes and the medi­um in which each item could be executed » (OCLC 12351437). Les planches du présent recueil sont agre­mentées des mêmes étiquettes (“trade labels”).

La final­ité de ce recueil n’est pas claire­ment établie. Il peut s’agir d’un cata­logue de mod­èles pro­posés par un hor­lo­ger, un bronzi­er ou encore d’imprimeur-lithographes à l’usage d’une cli­entèle en quête de pro­jets réal­isés ou en devenir.

Le recueil con­tient (la numéro­ta­tion est de notre fait) des planches non signées et des planches signées : 

« Jac­quet » : pl. 2 ; 3 ; 4 ; 9 ; 11 ; 13 ; 14 ; 22 ; 23 ; 24 ; 25 ; 28 ; 31 ; 32 ; 33 ; 35 ; 37 ; 40 ; 41 ; 43 ; 44 ; 47 ; 48 ; 49 ; 55 ; 58 ; 60 ; 61 ; 62 ; 63 ; 64 ; 66 ; 67 ; 68 ; 69 ; 70 ; 72 ; 73 ;

« Malen­fant » : pl. 7; 8 (signée « F.M. ») ; 26 ; 38 (signée et datée 1827) ; 42 ; 51 « F. Malen­fant del. » ; 57 ; 65 ; 71 « Malen­fant Lithog. »

« Réné » : pl. 18 ; 20 ; 52 (signée et datée 1827)).

« Réné et Car­don » : pl. 16 ; 21 ; 34 ; 39.

Pour mém­oire, la planche no. 1 est la seule à présenter deux modèles.

Formats de papi­er divers. Cer­taines planches sont légendées : Le ber­ger Aristée. Petit mod­èle (pl. 2) ; Ber­ger jou­ant de la flûte (pl. 3) ; Silence. Petit mod­èle (pl. 4) ; Bri­gitte près du rocher (pl. 9) ; Le nid de fauvettes (pl. 10) ; Elod­ie (pl. 14) ; Achille (pl. 15) ; L’Espérance. Petit mod­èle (pl. 24) ; Nymphe sur­prise au bain (pl. 25) ; Diane (pl. 26) ; Euchâris (pl. 27) ; Estelle (pl. 28) ; Daph­nis (pl. 29) ; Vénus (pl. 33) ; L’Orphelin (pl. 35) ; Ori­gine du caducée (pl. 44) ; Petit chev­ri­er (pl. 47) ; L’étude (pl. 49) ; Erato (pl. 50) ; Le réveil du faune (pl. 51) ; Triptolême. Dieu des mois­sons (pl. 57) ; Le jour (pl. 58) ; Sapho (pl. 60) [mod­èle gravé Jac­quet] ; Thalie (pl. 70) ; Sapho (pl. 71) [autre mod­èle, gr. Malen­fant] ; Philoctète (pl. 73 ; seule pl. dépli­ante). Cer­taines planches com­portent des men­tions manuscrites tell­es que « Rocher au vert » (étiquette pl. 24) ; « Ter­rasse et trône vert » (étiquette pl. 27) ; « Boîte au vert » (pl. 44).