[PUECH Denys]

Carnet de croquis

France, s. d. [vers 1880-1900]

Gouache, crayon noir, fusain et aquarelle sur papier, papier bleu.

In-4 oblong, 33 feuillets chiffrés, certains recto-verso, et un dessin sur feuillet libre (n° 34) ; recouvert de toile de jute beige avec D. PUECH à l’encre rouge et cachet à l’encre rouge ; gardes de papier marbré bleu.

Dimensions : H. 226 × L. 307 mm.

English abstract

[DESSIN]. [PUECH Denys]. Sketchbook
France, s. d. [circa 1880-1900]


Gouache, black crayon, charcoal and watercolor on paper. In-4 oblong format, 33 numbered leaves, some recto-verso and one drawing on a loose leaf (no. 34). Full cloth covers, red stamps with « Archives Denys Puech Lestel ». Dimensions: H. 226 × L. 307 mm.


Denys Puech (1854-1942) was a French sculptor from the Aveyron region who joined the Ecole des Beaux-Arts in Paris in 1875. He was an Academic sculptor, who spent time first in Italy, then earned the “grand prix” at the Exposition universelle in 1900. Subsequently, Puech would be nominated head of the Académie de France at the Villa Médicis in Rome. He created the Museum at
the Vila Médicis and later the Musée Denys Puech in Rodez (1903).

Beau car­net réun­is­sant des études de scènes myth­o­lo­giques, his­toriques, allégoriques, mais aus­si des sujets plus académiques comme des ana­tom­ies et des portraits.

Denys Puech, né le 3 septembre 1854 à Gav­er­nac, en Aveyron et mort le 9 décembre 1942 à Rodez, est un sculpteur français. Dans sa jeun­esse, Puech est apprenti mar­bri­er, puis orne­man­is­te à Par­is. Il entre ensuite admis à l’École nationale des beaux-arts de Par­is en 1875. Il fut l’élève de Henri Chapu, François Jouf­froy et Jean-Alex­an­dre Fal­guière. Sculpteur académique, il reçoit de nom­breuses com­mandes pub­liques et privées. Lauréat du Grand Prix de Rome en 1884, fort célèbre de son vivant, il a été l’un des sculpteurs offi­ciels de la IIIème République.

Dès son retour en France, Puech entre à l’Académie en 1905. Denys Puech part à la découverte de l’Italie dès 1885 avec Vic­tor d’Espouy, ami archi­tecte et séjourne comme pen­sion­naire à la Villa Médi­cis. La pén­in­sule, tant mod­erne qu’antique, devi­ent source d’inspiration pour le jeune artiste. Revenu à Par­is en 1889, Denys Puech com­mence à Par­is une péri­ode de pro­ductiv­ité intense, trav­ail­lant not­am­ment pour l’État à la réal­isa­tion de différents monu­ments com­mé­m­or­atifs. Il obtient le grand prix à l’Exposition uni­verselle de 1900. Son suc­cès sera cour­on­né par sa nom­in­a­tion à la dir­ec­tion de l’Académie de France, la Villa Médi­cis, à Rome de 1921 à 1933. Il y crée le musée, avec l’appui de donateurs dans lequel il rassemble des œuvres d’anciens pen­sion­naires dont l’Écorché de 1767 de Houd­on (inv. 2015.0.136).

L’enseignement académique, quoiqu’essentiel à sa car­rière ne lui con­vi­ent guère dans son trav­ail. Il célèbre au con­traire la grâce et l’élégance des beau­tés cor­porelles, par­ticulière­ment féminines. Fas­ciné par la Grèce antique, il entre­prend d’atteindre les som­mets esthétiques et artistiques des sculpteurs antiques. Ses représent­a­tions féminines, cara­ctérisées par une pos­ture alan­guie, la tête inclinée lais­sant voir une cheve­lure abond­ante, sont souvent empre­intes d’une pro­fonde mélancolie.

La même vigueur et viva­cité sont mises autant dans ses sculp­tures que dans ses dess­ins. Le Tyr­tée chant­ant les Messéni­ennes devant les Lacédé­moni­ens (2d prix de Rome 1881) en est un vibrant exemple.

Por­trai­tiste très en vue, Denys Puech a excellé dans la réal­isa­tion de bustes et de monu­ments pub­lics. Il est l’auteur, entre autres, des monu­ments de Sainte Beuve et Lecomte de Lisle (Jardin du Lux­em­bourg), de Clé­ment Marot (Cahors), de Gav­arni, Jules Simon, Tar­ni­er et Fran­cis Garni­er (Par­is), d’Édou­ard VII et Donat-Joseph Méro (Cannes) ; mais aus­si des bustes de Jules Ferry, Emile Loubet, Pas­cal Forthuny, Ruther­furd Stuyves­ant, Mlle Sorgues, Daniel Lesueur, Paul­in Talabot.

Dur­ant l’ensemble de sa car­rière, on lui doit 573 œuvres recensées. Dès 1903, le sculpteur avait formé le pro­jet de réal­iser à Rodez « un sanc­tuaire de l’art aveyron­nais ». Après avoir offert à la Ville un fonds import­ant de ses sculp­tures et dess­ins, il con­vainc ses amis, le peintre ori­ent­al­iste Maurice Bom­pard (1857−1935) et le graveur Eugène Viala (1858−1913), de faire don de quelques-unes de leurs œuvres pour con­stituer les col­lec­tions du nou­veau musée. Le musée Denys Puech, con­çu par l’architecte André Boy­er, est alors inauguré en 1910.

Tout l’art du XIXe siècle y est retracé à tra­vers les inspir­a­tions lit­téraires (Oth­ello, Ham­let Macbet, f. 1 ; f. 4), antiques (Pénélope et Phémi­os, f. 12 ; Lao­coon, f. 26v), bib­liques (f. 31, Agar chassée, d’après le tableau de 1837 d’Horace Vernet, Agar chassée par Abra­ham, con­ser­vé au musée des Beaux-Arts de Nantes ; la Reine de Saba devant le roi Salomon, f. 29v ; ou encore la Sainte Anne de Léonard de Vinci du musée du Louvre), et ana­tomiques (il habille l’Écorché de Houd­on (f. 9v) dont un plâtre rejoint les col­lec­tions de la villa Médi­cis lors de sa direction).

La diversité des croquis laisse à penser que ce car­net date des années 1880 – 1900, entre ses dernières années comme pen­sion­naire de la villa Médi­cis et son retour à Paris.

Il sem­blerait que ces œuvres soi­ent inspirées d’œuvres existantes ou bien nou­velles mais ne fig­ur­ant pas dans le cor­pus d’œuvres achevées de l’artiste.

Néan­moins, cet ensemble d’esquisses aura large­ment inspiré Denys Puech dans ses réal­isa­tions futures. Les sil­hou­ettes d’allégories (f. 3, 10v) peuvent en effet faire écho à la com­mande offi­ci­elle que reçoit Puech en 1895 et qu’il achèvera en 1900, La Ville de Par­is proté­geant la Poésie, la Sci­ence et le Trav­ail (Rodez, musée Denys-Puech)

Proven­ance : « Archives Denys Puech Lestel » (cachet rouge sur le plat supérieur et au verso du premi­er feuillet).

Bib­li­o­graph­ie : JAUD­ON Henry, Denys Puech et son œuvre, Rodez, E. Car­rère, 1908 ; Denys Puech 1854 – 1942, Rodez, Musée des Beaux-Arts Denys-Puech, 1993.