[VITRAIL]. [SEYLER P.].
Projet de vitrail. Apparition de Notre Dame de Lourdes [à Bernadette Soubirous]
Lille, années 1920
Gouache sur papier, signée « P. Seyler Del ». Dimensions : 375 × 230 mm. (Sous encadrement).
English abstract
[STAINED GLASS]. [SEYLER P.]
Stained glass project. Apparition of Our Lady of Lourdes [to Bernadette Soubirous]
France, Lille, c. 1920.
Gouache on paper, signed « P. Seyler Del[inavit] ».
Dimensions: 375 × 230 mm. Framed.
This project for a stained-glass window evokes the scene of the apparition of the Virgin to the young Bernadette Soubirous in 1858 according to conventional iconography inherited from the 19th century.
The encounter of the two women are set in a neo-Gothic architectural frame. This stained-glass project is a fine sample of the work of glass painters at the beginning of the 20th century and testifies to their talent.
Alfred Labille, painter and glassmaker from Lille specializing in stained glass of religious art, opened a studio in Lille in 13 boulevard Carnot in 1910, with the collaboration of P. Seyler (or Seiler): the pair collaborated on a number of projects in Northern France.
Ce vitrail évoque la scène de l’apparition de la Vierge à la jeune Bernadette Soubirous en 1858 selon une iconographie conventionnelle héritée du XIXe siècle. Les deux femmes sont disposées dans un encadrement architectural néo-gothique. Le traitement naturaliste des personnages et souci de la vérité documentaire reflète la tradition du réalisme académique. L’emprunt de la grisaille s’inspire de la technique du vitrail-tableau du XIXe siècle. Ce projet de vitrail est un magnifique échantillon du travail des peintres-verriers au début du XXe siècle et témoigne de leur talent. La tradition du vitrail XIXe siècle perdure jusqu’à la fin des années 1920.
Alfred Labille, peintre-verrier lillois spécialisé dans le vitrail d’art religieux ouvre, en 1910, un atelier à Lille, 13 boulevard Carnot, avec la collaboration de P. Seyler (ou Seiler). De nombreuses récompenses résulteront de cette collaboration, notamment lors de l’Exposition universelle de Turin en 1911. Les commandes publiques affluent dans leur région : verrières pour des églises (Loison-sous-Lens, Le Ponchel, Rocquigny, Harnes, Anzin-saint-Aubin) et vitraux pour des édifices publics (mairie d’Harnes, Bruay-en-Artois, …).
Parmi l’ensemble des commandes effectuées par Labille et Seyler, deux programmes iconographiques retiennent notre attention : les vitraux de l’église du Sacré-Coeur d’Anzin-saint-Aubin, bâtie de 1845 à 1847, et ceux de l’église Saint-Aignan de Marquion. Le curé commande les vitraux à Labille en 1923 qui seront achevés en 1930. Le choix iconographique privilégie les représentations mariales : la baie n°6 (Anzin-saint-Aubin) et n°16 (Marquion) représentent l’Apparition de la Vierge à sainte Bernadette. Les verrières de Marquion se caractérisent par des scènes entourées d’une architecture de style néo-renaissant. La figure de Notre-Dame de Lourdes sera très fréquente dans la production de l’atelier de Labille (église Saint-Léger de Lens, église Saint-Martin de Liévin, églises Saint-Vaast de Loison-sous-Lens et de Marles-les-Mines).
Voir : Wintrebert Patrick, Le vitrail dans le Pas-de-Calais de 1918 à 1939, exposition, Arras, Archives du Pas-de-Calais, 1989.