Souvenirs d’une femme
[WILLEMIN (Mariette)]
Carnet de souvenir de Mariette Willemin
En français, manuscrit sur papier
Belgique, 1899-1911
75 ff., dont 1 f. déchiré, 1 f. arraché, et 1 f. partiellement arraché, ouvrage orné de dessins originaux, contient 8 dessins en lavis, 4 dessins à l’aquarelle, 1 au lavis, 1 dessin à l’encre rehaussé de couleurs au lavis, 2 dessins à l’encre noire, une photo, et une fleur séchée. Reliure de plein maroquin noir, dos lisse, fermoir métallique. Dimensions : 194 × 126 mm.
English abstract
[WILLEMIN (Mariette)].
Keepsake Book of Mariette Willemin
Belgium, 1899-1911
In French, manuscript on paper
This album contains poems and letters dedicated to a young woman Mariette, originally from Belgium, sent to her by family, friends, and passing acquaintances. Mariette includes watercolored cards she receives from friends (f. 15, 55, 72). Friends also draw directly on the pages of the album (f. 25, 48, 69, 70, 73v) including a very elegant landscape, in pen, by Werner Harou (f. 50). Some leaves are torn out.
Cet album contient des poèmes, des mots dédicacés à une jeune femme Mariette, originaire de Belgique, couchés sur le papier par sa famille, ses amis, et connaissances de passage, tel un livret d’or.
« Mariette, ceci, n’est qu’un bien faible hommage
Mais que le rossignol chante et vous dédommage.
Tantôt, en vous offrant, les feuilles de mon coeur,
Je croyais vous offrir, un oiseau de bonheur.
Hélas ! mes pauvres rêves, n’ont point cette puissance
Il est d’autres oiseaux, que le mien, ici-bas.
Ne lisez point mes vers, et lorsque vos yeux las,
Viendront se reposer, sur ce livre d’enfance.
… Vite … tournez la page, et ne m’oubliez pas. »
Raymond du Roy de Blicquy 27 avril 1899 (f. 4).
Mariette y colle des cartes aquarellées qu’elle reçoit d’amis (f. 15, 55, 72). Des amis dessinent également à même les pages de l’album (f. 25, 48, 69, 70, 73v) de jolies compositions dont le paysage très élégant, à la plume, de Werner Harou (f. 50). Certains feuillets ont été malheureusement arrachés.
Qu’elle soit en Belgique ou en France (Bruxelles, Ostende, Châtel-Guyon et Néris-les-Bains, stations thermales auvergnates où elle séjourne certains étés, ou encore Paris), Mariette Willemin emporte avec elle cet album afin que toute personne rencontrée puisse y laisser son souvenir.
L’ensemble de ses ami(e)s lui dédicace des poèmes, des dessins. Certains poèmes sont en anglais. La plupart des poèmes évoquent Plombières, commune de la Belgique wallone, dans l’actuelle province de Liège, mais aussi Bruxelles. Plombières doit être la ville d’origine de Mariette Willemin.
D’après un des poèmes en langue anglaise (f. 24), nous pouvons décrire Mariette : jolie fille au doux tempérament, cheveux châtains bouclés, yeux bruns, et aux petits pieds. Visage aimable et sympathique, pas coquette, grâce exquise, beauté sans superflu. Sa silhouette, évoquée une nouvelle fois, est croquée par Adrien-Jean Le Mayeur (f. 60) en janvier 1902.
Mariette Willemin fait sans aucun doute partie de la haute société belge. Les signataires des dédicaces en attestent : des aristocrates belges (Charles de Sprimont, Mariette van Lidth de Jeude, Mathilde de Passon, Solange de Vestel, Simone de Mazière, ou encore Werner Harou), des membres de la cour issus de sa propre famille (Isabelle du Roy de Blicquy, dame d’honneur de la Princesse Clémentine de Belgique est sa belle-sœur, qui épouse en 1902 Manoel Willemin), mais aussi des artistes tels que Adrien-Jean Le Mayeur, peintre belge.